Françoise Demulder, décédée des suites d'une longue maladie, avait remporté le World press photo, le plus grand prix récompensant les photojournalistes, en 1977 pour une de ses photos prises pendant la guerre du Liban. Elle représente une femme voilée implorant le ciel face à un homme armé, alors que le quartier palestinien de la Quarantaine, à Beyrouth, est en feu.

Elle s'était également fait connaître pour ses photos prises pendant la guerre du Vietnam et du Cambodge. Elle avait en outre suivi à plusieurs reprises le leader palestinien Yasser Arafat.

Jean-François Leroy, l'organisateur du festival "Visa pour l'image", a souligné "la qualité de son travail, son humour et sa beauté".

Le photographe et réalisateur Christian Poveda, qui a travaillé avec elle sur la guerre Iran-Irak en 1981 ou au Cambodge à la fin des années 1980, affirme "retenir sa grâce" et "son sens de l'esthétique dans la photo".

"C'était une très grande photographe. Au delà du fait qu'elle était toujours là au bon moment, elle construisait de magnifiques histoires. Elle se démarquait des autres", affirme-t-il.

Françoise Demulder était "unanimement appréciée" par la profession, ajoute également celui qui avait organisé en 2003 une collecte pour venir en aide financièrement à Françoise Demulder, atteinte d'un cancer de la moelle épinière. "360 photographes ont vendu un cliché", rappelle-t-il.

Pour la ministre de la Culture, Christine Albanel, "nous perdons une femme remarquable, une très grande photographe et un reporter de guerre d'un courage et d'une exigence vraiment hors du commun".

"Elle a couvert bien des conflits et traversé, souvent au péril de sa vie, bien des frontières (...) Françoise Demulder était un exemple pour tous ses confrères photographes et pour tous ceux qui veulent se lancer dans ce difficile et beau métier. C'était à la fois une artiste et un témoin de notre temps", conclut la ministre dans un communiqué.