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Comité Orwell : dire non au coup d’Etat européenPour le Comité Orwell, dont il est un des membres fondateurs, Benjamin Masse-Stamberger signe ce texte dans lequel il tire les leçons de l'épisode grec au cours duquel l'Europe, écrit-il, "s’est muée en directrice de conscience cruelle et perverse". "La première leçon, avance l'auteur, c’est qu’il n’est pas de sortie de l’austérité sans sortie de l’euro. La seconde, c’est que l’Europe a été kidnappée par des fanatiques, prêts à tout pour éviter de voir leurs croyances s’effondrer, et leur responsabilité dans la destruction de l’idéal européen, mise au jour." « Ah les cons ! » Défilant sous les applaudissements, en ce jour de Fête nationale, François Hollande a-t-il songé à la réflexion d’Edouard Daladier, acclamé à sa descente d’avion, au lendemain de la signature des accords de Munich, en septembre 1938 ? L’Histoire, en tous cas, retiendra que le président français — salué par une majorité de politiques et d’éditorialistes de cour — a porté sur les fonds baptismaux un accord qui entérinait la soumission, l’humiliation, et la reddition sans conditions d’un peuple et de son gouvernement démocratiquement élu. Bien sûr, il faut se méfier des comparaisons historiques : Angela Merkel n’est pas Hitler, et la Grèce n’est pas la Tchécoslovaquie. Mais il y a quelque chose de tristement semblable dans l’acharnement français d’aujourd’hui : la volonté de sauver à tout prix ce qui ne peut plus l’être — en l’occurrence l’euro — quitte à sacrifier ce qui devrait être défendu à tout prix — l’intégrité économique de la péninsule hellénique, et au-delà, la dignité de son peuple. C’est ce Moloch qu’Alexis Tsipras a libéré en jouant, brillamment, la carte du référendum. En témoigne la volonté délibérée d’humiliation qui transpire à chaque ligne du texte adopté à l’issue de ce week-end. Comment interpréter autrement la volonté de transférer au Luxembourg, pays bien connu pour sa transparence, l’organisme chargé de gérer les privatisations ? Ou encore ces précisions kafkaïennes aux termes desquelles l’Eurogroupe codifie jusqu’à l’activité « des boulangeries, et le commerce du lait » ? En ce week-end, l’Europe ne s’est pas transformée en maison de redressement, contrairement à ce qui a été beaucoup dit : elle l’était déjà devenue depuis longtemps. Non, la nouveauté, c’est que cette maîtresse tatillonne s’est muée en directrice de conscience cruelle et perverse, torturant un adversaire affaibli, en vérité déjà à terre. Bien sûr, ce traité de Versailles à l’envers ne saurait demeurer sans conséquences. Le risque est réel que le peuple grec, humilié et épuisé, ne finisse par se réfugier dans les bras d’Aube dorée, qui n’en demandait pas tant. Quant à la France, le message qui lui est adressé est clair : si elle refuse de passer sous les fourches caudines de Bruxelles et de Berlin, elle aussi subira le même sort. Pour ceux qui ne se résignent pas à vivre dans cette Europe réduite à un camp disciplinaire, l’épisode de ce week-end est porteur d’importantes leçons : la première, c’est qu’il n’est pas de sortie de l’austérité sans sortie de l’euro. Faute de l’avoir compris, l’expérience gouvernementale d’Alexis Tsipras s’est soldée par un échec cuisant. La seconde, c’est que l’Europe a été kidnappée par des fanatiques, prêts à tout pour éviter de voir leurs croyances s’effondrer, et leur responsabilité dans la destruction de l’idéal européen, mise au jour. Face à ces extrémistes, la discussion entre gens de bonne compagnie n’est plus de mise. Il faut les combattre.
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