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Face aux Grecs : la politique de la "patate chaude"

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Depuis le début des négociations, les dirigeants européens appliquent la politique de la "patate chaude" avec les Grecs. Cette tactique consiste à répéter inlassablement, quels que soient les derniers développements, y compris après un référendum débouchant sur un non à 61 %, que "la balle est dans le camp grec" ! Le but ? Ne pas porter la responsabilité d'un Grexit. Même si, à force d'user de ce stratagème, il y a de gros risques d'y parvenir !

« La Commission pense et je pense que le Grexit serait un échec collectif que nous ne devons pas… assumer », a laissé échapper Pierre Moscovici, ce matin, au micro de France Inter, avant de se rattraper tant bien que mal : « Ou plutôt vers lequel nous ne devons pas aller ». Un lapsus qui en dit long. Les psychanalystes le définiraient comme une manifestation inconsciente d’une pensée inacceptable ou inavouable qui échappe au contrôle de l’individu. Car depuis le début de la crise, l’ex-Troïka qui cherche tous les prétextes pour éviter de faire un pas vers les dirigeants (les critiques à l'égard du « non-académisme » de Yanis Varoufakis en sont un bon exemple) applique ce qu’on pourrait appeler la politique de la « patate chaude ».

On l’a vu, depuis le début des négociations, nos dirigeants européens évitent de se placer sur le terrain politique, se cachent derrière des éléments techniques, comme le prouvait déjà hier, mais sur l'antenne de France Info cette fois, notre « Mosco » national. Questionné sur la possibilité pour l’Eurogroupe d’aborder la question de la restructuration de la dette, le commissaire européen répondait : « Ce n’est pas le sujet du moment ». Une pirouette. Une absurdité même, comme le relevait très justement Romaric Godin de la Tribune« Car, en réalité, les discussions techniques sans ce préalable sont absurdes : établir des objectifs d'excédents et des mesures à prendre sans discuter de la dette revient à enterrer la question puisque, précisément, ces objectifs sont basées sur la nécessité de rembourser intégralement la dette. »

Le but d'une telle manœuvre ? Pierre Moscovici et consorts semblent surtout ne pas vouloir être tenus pour responsable du Grexit tout en agissant finalement de la manière la plus sûre pour qu'il advienne ! Voilà qui explique le vocabulaire toujours plus dramatique, voire cataclysmique, dont usent les interlocuteurs de la Grèce. Des propos qui se finissent inévitablement par... un « refilage de patate chaude » au camp d'en face. La preuve, à nouveau, par « Mosco » : « Ce qui se joue, c’est vraiment un enjeu historique, c’est l’intégrité de la zone euro, l’irréversibilité de la zone euro (…). La balle est dans le camp de M.Tsipras. Tout dépendra de la qualité des propositions que feront les autorités grecques. »

Une attitude qui n’a pas échappé au gouvernement de Tsipras justement, comme le démontrait la stratégie du nouveau ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, lors du sommet de l'Eurogroupe de mardi, consistant à ne pas engager de discussions tant que la question de la dette ne sera pas sur la table. Cette politique de la « patate chaude » ou de la « défausse permanente » risque bien de se retourner in fine contre ceux qui la mènent. La récente sortie de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde affirmant que la restructuration de la dette grecque était « nécessaire » car « la Grèce doit avoir un dette viable » est un bon indicateur. Les chosent avancent. Les interlocuteurs de la Grèce devront accepter de débattre de la question de la dette. A moins de devoir arriver à ce qu'il redoute le plus : assumer la responsabilité du Grexit.

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