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Grèce : dramatisation, capitulation, rupture"Athènes se plie aux exigences des créanciers", nous disent les médias ce matin, même si les négociations continuent. Pour Jacques Sapir, il y a en tout cas "une alternative à la capitulation" mais cela passerait par des mesures "radicales". Puisque "la Grèce se trouve dans la situation d’une entreprise solvable (elle réalise un excédent primaire) mais illiquide", la première de ces mesures "consisterait en une réquisition de la Bank of Greece". "La seconde solution, poursuit-il, passe par l’émission par le ministère des Finances de reconnaissance de dette qui seraient acceptées comme des titres de paiement par l’ensemble des administrations publiques." Nous serons fixés dimanche 12 juillet sur le sort réservé à la Grèce. Mais, il est possible de faire quelques remarques sur la situation actuelle, et en particulier sur sa « dramatisation », dont aujourd’hui les médias, en France comme Grèce, jouent largement. Cette dramatisation obéit à un rôle politique évident, alors que Jean-Claude Juncker a, une nouvelle fois, reçu à Bruxelles les responsables de deux partis d’opposition (Nouvelle Démocratie et To Potami), montrant ainsi le peu de cas qu’il faisait de la démocratie, alors que ces deux partis ont été vaincus lors du référendum du 5 juillet. Les autorités européennes jouent de cette dramatisation pour tenter de regagner le terrain qu’elles ont perdu à la suite de la massive victoire du non au référendum. Mais, cette dramatisation pourrait aussi servir à justifier une « capitulation » du gouvernement Tsipras, capitulation qui cependant le mettrait en difficulté devant l’ampleur du succès obtenu par le « non » au référendum. Il est clair que si le gouvernement grec acceptait en fin de compte l’inacceptable, soit les conditions léonines mises par l’Eurogroupe, et l’on comprend les raisons qui pourraient le pousser à le faire sans pour autant les accepter, il aurait quelques difficultés à faire ratifier cet accord devant le Parlement grec, sans le soutien de l’opposition. Disons le, cette capitulation, même présentée comme un « moindre mal » devant la paralysie qui gagne chaque jour un peu plus l’économie grecque, serait une capitulation devant les oligarchies européennes et grecques. Pourtant, il y a bien une alternative à la capitulation, mais cette alternative aujourd’hui doit prendre des formes radicales. La crise bancaire grecque est largement le produit de l’action de la Banque centrale européenne qui a dans un premier temps limité son soutien puis dans un deuxième temps commencé à déprécier les collatéraux offert par les banques commerciales grecques. Cette crise est moins liée au contrôle des capitaux qu’à la raréfaction des liquidités dans l’économie grecque. Or, une économie moderne ne peut fonctionner sans liquidités. De fait, la Grèce se trouve dans la situation d’une entreprise solvable (elle réalise un excédent primaire) mais illiquide. Lire la suite sur le blog de Jacques Sapir
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