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Grèce : François Hollande a rendez-vous avec l’HistoirePour Pascal Cherki, député PS de Paris et membre du groupe parlementaire d’amitié France-Allemagne, les dirigeants européens, qui se réunissent ce soir lors d'un sommet de l'Eurogroupe, sont confrontés à un choix clair : "Souhaitent-ils un accord ou sont-ils prêts à prendre le risque d’une dislocation de la zone euro et, donc, à enterrer le projet européen ?" Et le rôle que doit jouer François Hollande est de taille pour ce membre de l'aile gauche du PS : "Seule une pression très forte de la France est de nature à faire accepter à l’Allemagne la nécessité d’entamer la restructuration de la dette grecque..." Dimanche 5 juillet, le peuple grec a rejeté à plus de 60 % les propositions des créanciers de la Grèce. Comme en 2005 pour le référendum en France, les partisans du non ont fait face à une campagne hystérique contre eux où les partisans du oui ont essayé, en vain, de dénaturer la consultation. Malgré l’ingérence sans précédent de la droite libérale européenne, du président de la Commission et de la plupart des éditorialistes des principales rédactions de la presse européenne, le peuple grec et son gouvernement ont tenu bon. M. Juncker, Mme Merkel, Mme Lagarde, M. Schulz, M. Draghi et consorts avaient appelé plus ou moins ouvertement au oui espérant pouvoir en finir avec l’expérience de gouvernement de Syriza. Certains en appelant même à la constitution d’un gouvernement de « technocrates » pour gérer le pays en attendant le retour aux affaires d’une droite corrompue et complice. Ils en ont été pour leurs frais puisqu’à l’issue du vote le dirigeant du principal parti de la droite grecque démissionnait. La question est donc de savoir maintenant ce que souhaitent les autres pays européens. Souhaitent-ils un accord ou sont-ils prêts à prendre le risque d’une dislocation de la zone euro et, donc, à enterrer le projet européen ? Car, n’en doutons pas un seul instant, la sortie de la Grèce de la zone euro signifierait à plus ou moins long terme la fin de la zone euro. C’est cette restructuration de la dette allemande qui avait permis en son temps le redressement de l’Allemagne par le retour d’une croissance durable. C’est le redressement de l’Allemagne qui avait ensuite permis l’émergence du couple franco-allemand qui permit en retour l’aventure de la construction européenne. A l’époque pourtant, huit années seulement nous séparaient de la fin de la seconde guerre mondiale où l’Allemagne nazie avait organisé l’extermination génocidaire de 6 millions de juifs et était à l’origine de ce conflit qui fera au total plus de 50 millions de victimes, dont une majorité de civils. Or, à bon droit, les créanciers de l’époque avaient fait prévaloir l’intérêt supérieur de la stabilité en Europe sur un quelconque ressentiment dont les générations allemandes à venir ne pouvaient être tenues pour responsables. Il en est de même aujourd’hui pour la Grèce dont le peuple n’a pas à être tenu pour responsable des errements de la droite libérale grecque et européenne. L’Allemagne doit entendre cela. Si l’Allemagne ne recule pas et si, dans ce cas, la France s’aligne in fine sur l’Allemagne, alors nous rentrerons dans une période de terribles secousses politiques dans notre pays et sur notre continent. De Gaulle affirmait que « l’action, ce sont les hommes au milieu des circonstances ». Les circonstances sont là, nous verrons si les hommes se révèlent enfin ou pas.
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