>> Journal du teletravail - Travail a domicile | Actualité | France | Karine Berger : « 100 000 emplois créés pour 25 milliards d’aides aux entreprises »

Karine Berger : « 100 000 emplois créés pour 25 milliards d’aides aux entreprises »

Taille de la police: Decrease font Enlarge font

Invitée ce matin des ondes de France Inter, la députée socialiste Karine Berger a tiré un bilan plus que mitigé de la politique économique du gouvernement en faveur des entreprises. Une politique qui coûte cher et dont les résultats, selon les dires de la parlementaire, se font terriblement attendre.

En cette période de trêve estivale, c’est l’information politique qui tourne en boucle. François Rebsamen rendra son tablier de ministre du Travail le 19 août prochain pour récupérer ses habits de maire de Dijon. Les esprits les plus chagrins seraient tentés, en guise de mots d’adieux, de lui adresser un grand « ouf et bon débarras ! » Car celui qui se rêvait en premier flic de France, pour finalement se muer en oiseau de mauvais augure du gouvernement, obligé d’annoncer chaque mois, comme une vielle rengaine surannée, que cette satanée courbe du chômage n’en fait décidemment qu’à sa tête, n’a pas particulièrement brillé à la tête de son ministère avec 200 000 chômeurs de plus depuis sa prise de fonction et 600 000 depuis 2012. Ce matin, sur la matinale de France inter, Karine Berger, députée socialiste des Hautes-Alpes et chef de file de la motion D, qui intervenait depuis les locaux de France Bleu Provence Aix-en-Provence, a bien tenté, en désespoir de cause, de redorer (un peu) le blason du nouveau maire de Dijon. Un exercice de haute voltige qui a rapidement dérivé sur l'inefficacité de la politique économique de François Hollande.

Questionnée sur l’échec de la politique d’aides aux entreprises - pacte de responsabilité et CICE - choisie par le gouvernement, la députée socialiste a, dans un premier temps, tenu à défendre son camarade encore ministre pour quelques jours, « François Rebsamen en seize mois, a fait en sorte que le maximum d’accords de branche avance ». Forcée de reconnaître: « Alors il n’y a pas le compte, c’est le Premier ministre Manuel Valls qui le dit lui même. Le travail de François Rebsamen est important mais doit être continué. » On serait tenté de demander : mais avait-il seulement commencé… A qui la faute donc si la question du chômage ne relève pas (ou plus peut-être ?) du ministre du Travail ? Pour la parlementaire, c’est « d’abord à une certaine partie du patronat, ce n’est pas moi qui l’ai inventé, c’est monsieur Gattaz qui avait mis à son veston un pin’s disant qu’il créerait 1 million d’emplois. En pratique, d’après l’Insee qui a fait un évaluation du CICE et du pacte de responsabilité en 2015, il n’y aurait que 100 000 emplois créés (…) Donc on n’a pas le compte » estime-t-elle. 

Mais Karine Berger ne s’arrête pas en si bon chemin et tire un premier bilan des retombées de ces aides massives distribuées les yeux fermés au patronat. « 100 000 emplois créés selon l’Insee pour 25 milliards d’aides aux entreprises. Ca fait quand même 250 000 euros par emploi. C’est beaucoup », juge-t-elle. « Beaucoup », le mot est faible. Ce qui est sûr c’est que Manuel Valls, qui avait déclaré sa flamme aux patrons lors de l’université d’été du Medef, en matière d’amour n’est pas du genre pingre… Car si l’on se base sur ces chiffres, l’Etat, pour que le Medef allie enfin le geste à la parole, c'est à dire participe à la création d’1 million d’emplois, devrait verser pas moins de 250 milliards d’euros aux entreprises, soit un peu plus de 67 % du budget 2015 de la France…Largement de quoi justifier le port du pin's de Pierre Gattaz.

L'ampleur des aides explique aussi que le Parti socialiste a, après une longue période de flottement, officiellement demandé au gouvernement que le prochain volet d’aides de 25 milliards d’euros soit ciblé sur les entreprises qui ont fait ces accords de branche« Tant que les résultats ne sont pas un peu plus solides, le Parti socialiste souhaite qu’il y ait une discussion un peu plus systématique sur ce qu’on appelle les contreparties, tout simplement les engagements des entreprises à faire que cet argent soit bien employé », a ainsi rappelé Karine Berger. Jusque là, le généreux gouvernement payer pour voir, désormais, il veut voir avant de payer.  

Reste une débauche de moyens en pleine période de crise pour un résultat quasi-nul que les socialistes, à l'approche des échéances électorales, vont avoir de plus en plus de mal à justifier.

Ajouter à: Add to your del.icio.us del.icio.us | Digg this story Digg


Comparateur mutuelle santé prévoyance

Devis mutuelle santé 100% gratuit et sans engagement.
Remplissez une seule demande pour comparer les tarifs, les garanties et les niveaux de remboursements des meilleures mutuelles santé du marché et économiser jusqu'à 300 euros par an.