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Le tsunami des privatisations frappe la Grèce

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Il paraît que les touristes continuent d'être séduits par la Grèce. Tant mieux. Mais d'ici peu, parmi les principaux bénéficiaires, il y aura le consortium allemand Fraport-Sientel. C'est en effet ce groupe qui a mis la main, pour 1,23 milliard d'euros, sur 14 des aéroports régionaux du pays, privatisés en catastrophe. Après les aéroports, à qui le tour ?

Il paraît que les touristes continuent d'être séduits par la Grèce. Tant mieux. Mais d'ici peu, parmi les principaux bénéficiaires, il y aura le consortium allemand Fraport-Sientel. C'est en effet ce groupe qui a mis la main, pour 1,23 milliard d'euros, sur 14 des aéroports régionaux du pays, privatisés en catastrophe. Il s'agit notamment de villes très appréciées des touristes, comme Thessalonique, Corfou, Rhodes, Kos ou encore Santorin. Fraport-Sientel a fait savoir avec satisfaction qu'il était désormais « le nouveau propriétaire ».

Telle est l'une des conséquences du plan imposé par l'Union européenne à Alexis Tsipras, au nom du retour aux « grands équilibres », qui prépare les déséquilibres de demain. Cette vente fait partie du gigantesque programme de privatisations, qui passe par la création d'un fonds visant à dégager 50 milliards d'euros. A l'origine, suprême humiliation, ledit fonds devait être installé au Luxembourg. Finalement, il restera à Athènes, mais sous l'étroite surveillance des créanciers, autrement dit de ceux qui tirent sur la corde étranglant le peuple grec.

Quand il était arrivé au pouvoir, Alexis Tsipras avait annulé cette vente d'aéroports, qui tient de la braderie générale, et qui est ressentie comme telle dans tout le pays, d'autant qu'elle avait été décidée par le gouvernement en place avant l'arrivée de Syriza au pouvoir. Mais, cette fois, Tsipras a dû céder et passer sous les fourches Caudines d'une Europe où l'Allemagne donne le ton, au point d'organiser la curée à son profit. Des âmes sensibles n'aiment pas qu'on leur rappelle ce simple constat. Il leur faudra méditer ce passage d'une récente tribune publiée dans le Monde par Romano Prodi, ex-président de la Commission de Bruxelles : « L'Europe allemande est maintenant sur le point de prévaloir sur l'aspiration d'une Allemagne européenne. »

LE PAYS, DÉJÀ AFFAIBLI, EST EN TRAIN DE SE VIDER DE SA SUBSTANCE...

Après les aéroports, à qui le tour ? Sans doute des ports, les chemins de fer, l'équivalent grec d'EDF, et d'autres entreprises, bientôt emportées par un tsunami de privatisations qui va vider de sa substance un pays déjà affaibli, aggravant à terme le problème d'une dette qui ne sera jamais remboursée. Mais, de cela, il est interdit de parler. Chacun sait pourtant que c'est le cœur de la crise. Même le FMI (Fonds monétaire international) le laisse entendre mezza voce.

Les europhiles béats continuent néanmoins à répéter en rond qu'il n'y a « pas de plan B » et qu'il n'y a aucune « autre politique » possible, comme le ressasse encore Christophe Barbier dans son éditorial de l'Express. Il suffit pourtant de prendre l'avion pour Athènes afin d'aller admirer sur place l'effet mirifique et salvateur du plan A (comme Austérité).

 

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