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Macron tombe dans le piège du Medef

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Intervenant à l’université du Medef à Jouy-en-Josas après Matthew Hancock, le jeune ministre conservateur de la Réforme britannique applaudi à tout rompre par les patrons, Emmanuel Macron ne les a guère emballés en déclinant ses preuves d’amour à leur endroit. Et même agacés en taclant leur frilosité et en dénonçant le cynisme d’une partie de l’élite. Au final, le ministre de l’Economie secoue donc surtout la gauche en taclant la "fausse idée" du "travailler moins".

L’affaire était cousue de fil blanc et le piège soigneusement préparé par Pierre Gattaz, le président du Medef, a très bien fonctionné. Comment en effet alors que l’on s’est engagé à créer un million d’emplois en échange de 40 milliards d’euros de baisses de charges, et que les embauches des entreprises restent poussives en 2015 dans l’Hexagone, éviter de se faire trop durement remonter les bretelles ? Voire de paraître impuissant aux yeux du pays ? En chauffant vos troupes, avec un jeune ministre libéral du gouvernement Cameron qui se targue lui d’avoir créé trois millions d’emplois... en baissant drastiquement les dépenses publiques de son pays à 40% et l’impôt sur les sociétés à 20% ! CQFD !

Plus loin, plus fort et au-delà, c’est donc le jeu de rôle auquel s’est prêté de bonne grâce, hier à Jouy-en-Josas, Matthew Hancock, 36 ans et ministre de la Réforme britannique en vantant son cocktail brit de « dur labeur » et de moindre socialisation des revenus (et donc un effritement des services publics). Avec à la clé, une standing ovation des participants à l’université du Medef consacrée à la « formidable jeunesse ».

Intervenant après ce coup d’éclat — et la tribune de Manuel Valls dans les Echos promettant d’ores et déjà au patronat une pérennisation du CICE en baisse d’impôts —, Emmanuel Macron ne pouvait que ramer. Ainsi, à Jouy-en-Josas, même le reniement des 35 heures qui divise son camp (« La gauche a cru que la France pourrait aller mieux en travaillant moins, c’était de fausses idées. ») a déclenché des applaudissements plus railleurs que sincères. Quant aux preuves d’amour du gouvernement de François Hollande — baisse des impôts, simplification administrative, subvention de 15% des investissements —, elles ont d’autant moins emballé l’assistance que cette dernière fantasmait sur un détricotage du droit du travail. Quand sur ce point, Emmanuel Macron a martelé que ces débats se tiendraient jusqu’à la fin de l’année, branche par branche, avec tous les partenaires sociaux. En veillant à ce qu’efficacité économique rime avec justice sociale...

L’élite parle à l’élite

Jouant au final de sa connivence avec l’élite économique, l’ancien banquier d’affaires a tout de même rappelé au patronat que depuis trente ans, le chômage des plus de 18 ans avait toujours été supérieur à 18%. Que les politiques de tous bords n’étaient pas responsables de leur appétit pour l’immobilier au détriment de la modernisation de leurs usines et de la mise en valeur du travail de leurs salariés cantonnés dans des produits de gamme moyenne. « Quand on fait partie de l’élite, le cynisme est interdit », a même chuté le ministre de l’Economie. « C’est plié, soupiraient perplexes en se dirigeant vers la sortie deux représentants de syndicats de salariés venus en éclaireur. Mais avec cette politique social-libérale, Hollande ne sera jamais réélu ! »

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