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Mohed Altrad, ce patron qui fait briller les yeux de l'Elysée

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L'événement est suffisamment rare pour être relevé : aujourd'hui, à 17 heures, après avoir déjeuner avec Manuel Valls et s'être entretenu au téléphone avec le Premier ministre turc, le chef de l'Etat reçoit, pour un entretien individuel, un patron. Oui, oui, un patron auquel le palais trouve bien des qualités. Et ça n'est pas Pierre Gattaz, pour une fois !

Dans les couloirs du château, on se félicite de voir bientôt le président échanger avec un homme au « parcours exceptionnel en France ». Et puis, rappelle-t-on, « lors de sa nomination comme meilleur entrepreneur au monde, il avait déclaré que ce n’était pas lui qui avait gagné, mais que c’était la France, qu’il fallait renvoyer l’ascenseur à la société ». À l’Elysée, « on est heureux de recevoir parfois (sic) des gens biens » et le président est « toujours preneur de bonnes idées et intéressé de trouver de nouveaux points d’amélioration.» Mais qui est donc ce grand patron qui fait briller les yeux de notre président, tant déçu par l’échec de sa relation avec le président du Medef Pierre Gattaz ?

L’homme providentiel reçu en entretien n’est autre que Mohed Altrad, PDG... d'Altrad, une entreprise de BTP, spécialisée dans les bétonnières, brouettes et échafaudages. On est loin de la simple quincaillerie. La multinationale est en effet aujourd’hui numéro 1 en Europe dans son secteur : 17 000 employés, 170 filiales et une présence commerciale dans plus de 100 pays. Depuis 2011, Mohed Altrad est aussi le propriétaire du club de rugby « Montpellier Hérault Club » et parallèlement à la gestion de son empire, il est l’auteur de plusieurs ouvrages à caractère autobiographique chez « Actes Sud ».

L'homme est tellement fort que sa page Wikipedia relatait sa visite à François Hollande au passé composé, avant même qu'elle ait lieu ! On comprend que les médias soient dithyrambiques à son sujet. Pour le magazine américain Forbes, il est rien de moins que « l’homme qui change ce que veut dire être français après Charlie Hebdo » dans un portrait intitulé « From Bedouin to billionaire ».

Premier français à recevoir le prix mondial de l’entrepreneur de l’année en 2015 le 7 juin dernier, la success story de cet homme d’affaire né à Raqqa en Syrie au sein d’une tribu bédouine fait la fierté de la presse nationale.  « Milliardaire du désert »  dans le Figaro ou « réussite à la française » dans Paris Match, son invitation récente par le président Obama à s’exprimer au sommet international des entrepreneurs au Kenya le 25 juillet prochain doit assurément faire frémir de plaisir le patron de l’Elysée.

"Il y a trente ans, je galérais pour avoir 200 000 francs auprès d'une banque. Aujourd'hui, on me prête 150 millions d'euros sans problème"Mais comment a-t-il fait cet homme qui raconte aux Echos qu’« il y a trente ans, [il galérait] pour avoir 200 000 francs auprès d'une banque » ? « Imaginez-vous, un Arabe, venant du désert, ingénieur dans le pétrole puis dans l'informatique, qui reprenait une boîte d'échafaudages en faillite dans l'Hérault. Aujourd'hui, on me prête 150 millions d'euros sans problème. » 

Celui qui se « souvient de Victor Hugo » dans le magazine le Point est venue étudier à Montpellier puis à Paris grâce à une bourse d’étude syrienne. Onze ans plus tard, un doctorat en informatique et des expériences en tant qu'ingénieur chez Alcatel et chez Thomson, il travaille pendant quatre ans dans une compagnie nationale de pétrole à Abu Dhabi. Il confie à Forbes qu'« avec peu de taxes et pas grand-chose à faire, il économise plusieurs centaines de milliers de dollars » entre 1980 et 1984.

Quand il revient à Paris l’année suivante, il achète une start-up dans l’informatique et, selon son portrait (totalement sous le charme) sur le site du gouvernement, c’est même lui qui « invente le premier ordinateur portable, qui pèse alors 20 kg ». Ce n’est qu’après avoir revendu cette start-up qu’il rachète une entreprise d’échafaudage à la dérive et la transforme au fur et à mesure des années en un véritable empire. Depuis 2011, son groupe a fait 22 acquisitions pour s’agrandir, dont des entreprises du Qatar et du Maroc. Son ami François Léotard, ex-ministre de la Défense dans le gouvernement Balladur s’exprime dans l’interview de Forbes : « Je pense qu’il a eu une revanche sur sa jeunesse. Si le groupe continue à grandir, et ce sera le cas, c’est parce que pour un homme du désert, il n’y a pas de limites. Il regarde toujours au delà de l’horizon.»

Dans une confession à Paris Match, lorsqu’on demande à Mohed Altrad son regard sur l’action économique du gouvernement, il préfère « ne pas trop s’exprimer dessus » : « Mais je crois surtout que notre nation est inconsciente de ses atouts. Nous avons un gros problème de confiance. » L’entretien tombe à pic, les Français expriment eux aussi un gros problème de confiance… envers leur président. 

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