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Monaco, champion de la russophilie en Europe

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Contrairement à la crainte exprimée par certains, les Russes n'ont pas déserté Monaco, la russophilie assumée du Rocher les attire toujours comme un aimant et de nombreux événements culturels monégasques sont consacrés à la Russie.

Certains craignaient que les Russes, crise économique et retombées des sanctions occidentales obligent, désertent la Côte d’Azur au profit de la Crimée. Sur le territoire de la minuscule Principauté monégasque, en tous cas, il n’en est rien. Difficile de faire un pas sans entendre leur mélodieuse langue, croiser des résidents ou des touristes, à pieds ou en rutilantes automobiles, immatriculées en Russie ! Certes, Monaco n’a pour superficie que 2 km2, mais par les temps qui courent, son secret bancaire et sa russophilie assumée agissent comme un aimant sur les Russes. 2015 ayant été sacrée Année de la Russie à Monaco, suite à un voyage à Moscou du Prince Albert, celle-ci a été inaugurée en décembre dernier par une tournée et trois représentations du célèbre Ballet du Bolchoï, dans une fusion russo-monégasque – La mégère apprivoisée, chorégraphiée par Jean-Christophe Maillot, directeur des Ballets de Monte Carlo.

Depuis, tous ont été mis à contribution. L’excellent Orchestre Philharmonique de Monte Carlo a ainsi ouvert sa saison d’été de Concerts au Palais princier sous la direction du prestigieux chef russe Valéry Guerguiev, avant d’en consacrer une bonne partie à des programmes russes. Les concerts d’orgue du dimanche après midi, dans la Cathédrale, eux aussi, étaient cet été sous banière russe, alors qu’aucun compositeur russe n’a écrit pour cet instrument !

Pendant l’été, au Palais princier, trois passionnantes salles sont consacrées aux relations des Romanov et des Grimaldi, avec moultes échanges de lettres, décorations et portraits princiers et impériaux.

Evénement phare de l’Année de la Russie, l’exposition «de Chagall à Malévitch, la révolution des avant-gardes»*, au Grimaldi Forum, revient sur l’époque bénie, entre 1905 à 1930, où la créativité soviétique bouleversa toutes les conventions, avec Malévitch, Gontcharova, Kandinsky, Lissitzky, Rotchenko, Tatline ou Popova, entre autres. Orchestrée par un commissaire virtuose, le vétéran Jean-Louis Prat, qui fut entre autres le Directeur de la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence de 1970 à 2005, mais surtout l’ami  et un grand connaiseur de Marc Chagall, dont il préside le Comité, a réuni 150 chefs d’œuvre issus des plus grands musées russes, mais aussi –ce qui est fort rare- de musées de province où Vassili Kandinsky, à l’époque, avait été chargé de les répartir, afin de faire découvrir un message révolutionnaire à la Russie profonde. Egalement scénographe de l’exposition, Jean-Louis Prat a aménagé les 4000 m2 du Grimaldi Forum selon « une organisation rigoureuse et géométrique si révélatrice de la production artistique de l’avant-garde », explique-t-il. Entre suprématisme, abstraction, et constructivisme, un écrin en forme de croix celtique met extraordinairement bien en valeur les joyaux de l’exposition, et avant tout « l’introduction au théâtre d’art juif », de Chagall, qui mesure huit mètres de long, mais aussi la « Quadrangle », la « Croix » et le « Cercle » de son grand rival Malévitch.

Un couple de collectionneurs russes résidents à Monaco, l’ex-journaliste Guéorgui Khatsenkov et son épouse Tatiana, exposent pour leur part 300 tableaux de peintres majoritairement issus de l’émigration en France, et donc méconnus. Baptisée « La Russie inconnue », l’exposition sise Quai Antoine 1er, sur le Port de Monaco, avec une quantité impressionnante de nus féminins, ne bouleversera sans doute pas l’histoire de la peinture. Mais tout comme « les artistes russes hors frontières », présentés au Musée du Montparnasse à Paris en 2010, elle témoigne de l’ampleur et la violence de la Révolution soviétique, qui précipita tant de vies dans la tragédie et l’exil. Un autre Russo-monégasque, Guéorgui Chichkine, a lui aussi exposé ses toiles pendant l’été à l’Auditorium Rainier III, sous le titre « Rêves russes ». Ce peintre académique mais talentueux, né à Ekaterinburg, ex-Sverdlovsk, la ville où fut massacrée la famille impériale, après s’être consacré au portrait d’aristocrates et de people, revient aux thèmes traditionnels et aux grands hommes dont son pays natal regorge. Il présente donc à Monaco une myriade de poètes, compositeurs, dont les protagonistes des fameux Ballets russes qui trouvèrent, jadis, asile dans la Principauté. La boucle est bouclée.

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