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On en pince pour "Petit Piment"

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Grands noms, confirmations, nouveaux talents... Sur les quelque 589 romans français et étrangers à paraître cet automne, voici nos coups de coeur.

> > > Article paru dans Marianne du 14 août

Plus le piment est petit, plus il est fort. C'est précisément le processus qui préside à la lecture du nouveau roman d'Alain Mabanckou : savoureux mais léger dans les préliminaires, puis rapidement charpenté et puissant, finalement fracassant. Petit Piment marque le grand retour de l'auteur franco-congolais à la fiction, après deux romans autobiographiques sans lesquels celui-ci n'aurait sans doute pas vu le jour. Voilà en quelque sorte le dernier volet d'un triptyque dédié à l'enfance et à la ville natale de l'écrivain, Pointe-Noire. Mais là, libéré des contraintes de l'autofiction, et avec un malin plaisir, Alain Mabanckou trempe à nouveau sa plume dans la verve et l'imagination rocambolesque qu'on lui connaît avec Verre cassé ou Mémoires de porc-épic (prix Renaudot 2006). Son héros, surnommé Moïse ou Petit Piment, s'échappe de l'orphelinat de Loango pour embrasser la vie des rues, puis trouver refuge chez Maman Fiat 500 et ses filles, prostituées au grand cœur. Seulement, à peine réinventée, sa famille disparaît, pulvérisée par un maire tatillon, à la botte du parti unique. Petit Piment bascule dans la folie. Le récit aussi. Il s'emballe pour finir sa course de manière magistrale. Dense, intense, il met en scène des personnages inspirés de la réalité et sublimés par l'imaginaire : un psychanalyste blanc et un sorcier noir impuissants, des jumeaux voyous, un gardien nécrophile, un Robin des bois des temps modernes, un Petit Prince prisonnier de ses rêves, tout un enchevêtrement de mondes qui convoquent aussi l'Histoire avec un grand H. « C'est l'addition des petites histoires qui fait les grandes », sourit l'écrivain. Le marxisme-léninisme des années 70 (artisan des dictatures à tous les étages de la société), l'esclavage de l'homme noir par l'homme noir ou le racisme intracommunautaire, autant de sujets tabous ici posés. Avec Petit Piment, Alain Mabanckou renoue magistralement avec la satire sociale.

Petit Piment, d'Alain Mabanckou, Seuil, 288 p., 18,50 €

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