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"Rain Man" est vraiment à l’Elysée

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Ça n’est pas parce qu’il faisait pleuvoir à chacune de ses apparitions en début de quinquennat que François Hollande mérite le surnom de "Rain Man". Nous nous sommes trompés…

« - Qui est le batteur en première base ? - Qui. - Mais qui ? - Qui joue en première base ! » Dans Rain Man, le film de Barry Levinson, le personnage de Raymond, incarné par Dustin Hoffman, souffre d’autisme et répète en boucle, jusqu’à l’absurde et l’épuisement, ce dialogue issu d’un sketch de deux humoristes américains. Mais sans en comprendre le ressort comique : le joueur de baseball dont il est question et qui est donc installé sur le terrain sur la « première base », s’appelle en fait Qui…(Who en anglais...).

Il y a à l’évidence du Raymond chez notre François national. Sa traditionnelle interview du 14-juillet nous l’a prouvé. Car non, trois fois non, a soutenu mordicus le chef de l’Etat face à Claire Chazal et David Pujadas, cet accord de l’Eurogroupe avec la Grèce n’a pas été une « humiliation » : « L’humiliation, préfère-t-il expliquer, c’eut été de la chasser » de la zone euro. « L’Europe a gagné » et « la zone euro, c’est une protection, une sécurité » a-t-il même osé ! Ce que tout le monde (à commencer par le peuple grec) peut constater…

Mais François-Raymond Hollande ne s’arrête pas à ce genre de considérations. De toutes façons, il l’a confessé : dans le dossier grec, il a agi en deux temps. D’abord « veiller » aux « intérêts de la France » (merci pour nous). « Et puis que la Grèce puisse se redresser » (merci pour elle). Mais à l’évidence le chef de l’Etat s’est arrêté à mi-parcours… Là encore, il a avoué — sans doute bien malgré lui — pourquoi il n’est pas allé plus loin : « A un moment donné, il y a quelque chose qui nous dépasse, c’est la patrie ». Hélas, François Hollande ne nous a pas précisé laquelle, de « patrie ». L’Allemagne, sans doute. Et sa chancelière Angela Merkel avec qui, souvenons-nous, un certain François Hollande sitôt élu allait renégocier — quelle blague ! — le traité Merkozy.

Mais le déni de réalité du chef de l’Etat ne concerne pas seulement la Grèce. Tous les sujets ou presque avancés sur un plateau par nos deux interviewers ont donné lieu à une fuite du réel en rase campagne.

L’accord avec l’Iran ? Voilà qu’il salue la « fermeté » de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Une fermeté grotesque quand on a l’esprit comment, dans le même temps, notre gouvernement aime à se montrer d’une extrême souplesse avec l’Arabie saoudite. Et ce, dans un contretemps géostratégique insensé. Même autisme en matière de politique intérieure et d’emplois. « Alléger les charges » n’a en rien inversé la chère courbe du chômage, mais le président de la République nous promet dans un accent quasi euphorique que... « ça va continuer ! » Vous avez aimé le CICE ? Demain, nous annonce-t-il, le gouvernement se penchera sur le « secteur du numérique » et ces « nouveaux métiers » qu’il conviendra, bien entendu, pusiqu'il n'existe pas d'autres alternatives, de « libérer » !

On en pleurerait presque finalement d’entendre Hollande, aimant toujours les bons mots, répliquer à Pujadas, en fin d’entretien : « Vous en connaîtrez, j’espère, des présidents si audacieux que moi ! » Tu parles d’une audace... Il n’y a rien de plus facile que d’être « audacieux » quand le réel n’existe pas… Mais au fait « - Qui est le batteur en première base ? - Qui. - Mais qui ? - Qui joue en première base ! »

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