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Assemblée Générale SCERAO du 25 mars 2002 : l'Amiante
Devant un auditoire attentif, l'utilisation de l'amiante, sa nocivité et ses conséquences pour la santé mais aussi la politique menée par les divers responsables depuis plusieurs décennies ont été largement débattues.
Un document de 86 pages, la plainte de l'ENDEVA,(association de défense des victimes de l'amiante) élaboré dans les années 1996, servait de base à cette présentation.
Il faut hélas rappeler qu'il est prévu plus de 10000 décès par an à l'horizon 2020.
_Quelques dates et chiffres :
La France importait 177 000 tonnes d'amiante en 1974. Depuis 1945, cela représente 73 kg par personne : plus on connaissait le danger et plus on continuait à importer et à utiliser ce produit indestructible.
La nocivité de l'amiante est connue depuis le début du siècle et dans le détail depuis 1960.
L'Allemagne reconnaît l'asbestose comme maladie professionnelle en 1942. En France, il faudra attendre 1977 pour obtenir les premières mesures de protection alors que d'autres pays en ont simplement interdit l'utilisation. !
En octobre 1994 se crée le Comité anti-amiante à Jussieu.
Depuis 1979, en France, le nombre de mésothéliomes pleuraux augmente de 25 % tous les trois ans.
Le nombre de décès par cancer est actuellement en France autour de 2500 par an à cause de l'amiante, à comparer à 8000 pour la route. Mais de nombreux cas ne sont pas déclarés ou répertoriés faute de volonté de réaliser des statistiques précises.
La création de l'Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante (ANDEVA) est effective le 8/02/1996.
Le 19 avril dernier, installation du conseil d'administration du FIVA (Fonds d'Indemnisation des Victimes de l'Amiante) fort de 552 millions d'Euros.
Notre responsabilité d'organisation syndicale est importante.
Nous devons agir sous deux angles :
-1/ prendre les moyens dans les CHS/CT de contrôler la présence et éventuellement l'élimination légale de ce produit (repérage, mesures dans l'air, connaissance des travailleurs soumis aux fibres…) : une législation existe. Encore faut-il la faire respecter.
-2/ agir éventuellement avec l'aide d'associations spécialisées pour faire reconnaître le droit des travailleurs, notamment par le biais de « la faute inexcusable ». Un dernier arrêt de la Cour de Cassation en date du 28 février 2002 est significatif. Il a été évoqué dans le numéro d'avril de l'Echo du SCERAO.