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L’UJA LAISSE LA PAROLE AUX MEMBRES DE SOS COLLAB

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Afin de mieux appréhender les services offerts gratuitement par SOS Collaborateurs, l’UJA laisse la parole à trois de ses membres : Pierre REINE, Emmanuelle PAIRE et Carole PAINBLANC.

Pourrais-tu nous présenter SOS collaborateurs ?

Pierre REINE : SOS collaborateurs est une équipe composée d’une dizaine d’avocats qui aident et assistent gratuitement les avocats collaborateurs du barreau de Paris. Les avocats croient souvent qu’il s’agit d’un service de l’ordre des avocats, mais nous intervenons en dehors de l’ordre en totale indépendance et à titre bénévole.

Les membres de l’équipe sont d’abord mobilisés pour conseiller et répondre aux questions ponctuelles des avocats collaborateurs sur tous les aspects de leur contrat de collaboration (rémunération, période de repos, absence pour maladie, parentalité, etc.).

Ensuite et surtout, ils assistent et représentent les collaborateurs dans le cadre des litiges qui les opposent à leur cabinet, à la fois devant les commissions de conciliation de l’ordre, mais aussi éventuellement devant la juridiction du Bâtonnier. La vocation essentielle de SOS collab est de soutenir les collaborateurs dans ces procédures car, en cas de conflit avec leur cabinet, ils ne peuvent pas être assistés par une personne de l’ordre des avocats. Ce dernier a la charge de concilier les parties et éventuellement de trancher le litige et doit donc rester neutre.

Quel est l’intérêt, pour un collaborateur, de vous saisir ?

Pierre REINE : SOS collab effectue un travail vraiment utile aux profits des avocats collaborateurs.

D’abord, nous nous efforçons d’apporter une réponse et une assistance de qualité aux collaborateurs qui nous saisissent. L’équipe est composée de membres plus expérimentés, présents depuis plusieurs années, et les autres reçoivent des formations spécifiques. En outre, nous discutons entre nous et nous pouvons nous concerter pour traiter des problèmes plus épineux. Il faut noter aussi que la grande partie des bénévoles sont collaborateurs dans différents types de structures et connaissent bien le contexte des cabinets.

Ensuite, nous sommes souvent saisis en urgence et essayons d’être aussi réactifs que possible. En moyenne, nous essayons de répondre aux questions posées dans les deux jours, même si nos activités respectives ne nous permettent pas toujours de répondre aussi vite.

Un autre point important me semble être le caractère bénévole des membres de l’équipe de SOS collab, qui prêtent une oreille volontaire et attentive à des collaborateurs qui sont parfois en souffrance dans leur cabinet.

Enfin, ce point étant parfois essentiel dans certains dossiers, nous intervenons en toute confidentialité, sans risque que le problème du collaborateur fuite auprès d’autres confrères.

SOS collab est-il beaucoup sollicité ?

Pierre REINE : Créé en 2000, SOS collab est devenu une référence et est effectivement très sollicité. En moyenne, l’équipe assiste près de 500 confrères collaborateurs par an, ce qui constitue une charge de travail importante, surtout lorsque les dossiers nécessitent un accompagnement devant l’ordre. C’est la raison pour laquelle nous sommes d’ailleurs toujours en recherche de bénévoles qui souhaiteraient venir participer et rejoindre l’équipe.

Quel est le lien entre SOS collab et l’UJA ?

Pierre REINE : Il convient d’abord de rappeler que SOS collaborateurs est une équipe composée d’avocats membres de la commission permanente de l’UJA de Paris.

Ensuite, SOS collab est utile pour permettre à l’UJA de connaître les problèmes rencontrés par les collaborateurs avec leur cabinet, ce qui lui permet de porter des projets de réformes utiles aux jeunes avocats collaborateurs. Il convient de noter, par exemple, que Valence Borgia, candidate aux prochaines élections sur la liste UJA, a été membre plusieurs années de SOS collab et continue d’être sollicitée par l’équipe pour sa maîtrise des questions liées aux congés maternité/paternité.

Tu es un nouveau membre de l’équipe de SOS Collab, peux-tu nous décrire ce que tu fais exactement et les raisons qui t’ont poussé à intégrer cette équipe ?

Emmanuelle PAIRE : Au sein de SOS COLLABORATEURS, je traite les questions qui me sont régulièrement transmises par la commission.

Elles concernent toutes les interrogations ou toutes les difficultés rencontrées par un(e) collaborateur(trice) dans l’exercice de sa collaboration et vont du calcul de congés payés à l’absence de paiement d’une rétrocession en passant par les difficultés rencontrées lors d’un congé maternité ou paternité ou de l’exécution du préavis.

Lorsque la question m’est transmise, je prends contact, de manière confidentielle, avec le collaborateur ou la collaboratrice. Il est important d’être réactif ; les confrères qui font appel à SOS COLLABORATEURS doivent faire face à une situation nouvelle résultant d’une difficulté causée par le Cabinet au sein duquel ils exercent et se trouvent parfois en détresse professionnelle. Ils ne connaissent pas forcément leurs droits et ont besoin d’être conseillés, de manière à sauvegarder au mieux leurs intérêts face à l’associé(e) auquel/ à laquelle ils sont confrontés.

Une fois le contact pris, les collaborateurs(trices) m’exposent leur(s) question(s), leur situation, les problèmes qu’ils rencontrent avec le Cabinet. Aux termes de cet échange, je les informe de leurs droits et les conseille sur ce qu’il conviendrait de faire, sur le comportement à adopter en fonction de leur projet (s’ils souhaitent continuer à exercer au sein du Cabinet ou le quitter) et en cas de litige avec le Cabinet, la commission des difficultés d’exercice en collaboration de l’ordre est saisie et je les assiste devant celle-ci.

Après avoir passé 2 ans au sein de la commission pénale de l’UJA, j’ai choisi d’intégrer l’équipe de SOS COLLABORATEURS parce que je souhaitais être aux côtés des collaborateurs(trices) dans les difficultés qu’ils rencontrent dans leur collaboration.

Lorsque les jeunes Avocats prêtent serment et commencent à exercer, ils écrivent une nouvelle page de leur vie. Ils fondent beaucoup d’espoir sur l’avenir et ont des attentes bien légitimes quant à un exercice professionnel idéal.
Mais, dans de (trop) nombreux cas, les collaborateurs(trices) se retrouvent confronté(e)s à la réalité de l’exercice en collaboration libérale et aux difficultés qui émanent du statut de collaborateur libéral.

Ils vont devoir faire face à une ou plusieurs expériences malheureuses, ce qui va entraîner chez eux un désenchantement. Désabusés et n’ayant plus foi en la profession, ils y renoncent et la quittent.

Faire partie de l’équipe SOS COLLABORATEURS me permet d’apporter de l’aide, de l’écoute, du soutien, des conseils aux collaborateurs(trices), d’être à leurs côtés en cas de litige avec le Cabinet mais également de tenter de leur redonner confiance en l’avenir de manière à ce qu’ils ne renoncent pas à la profession qu’ils ont fait le choix d’embrasser.

Dans de nombreux Cabinets, la collaboration libérale n’est ni plus ni moins que du salariat déguisé. Le collaborateur est contraint de respecter des horaires, de travailler ses dossiers personnels, lorsqu’il en a, le soir tard ou le week-end et est placé sous un lien de subordination.

Le statut de collaborateur libéral est avantageux pour les Cabinets puisque le(la) collaborateur(trice) règle ses cotisations, le droit du travail ne s’applique pas ce qui laisse toute latitude aux Cabinets quant au temps de travail du(de la) collaborateur(trice) et au montant de la rétrocession. Alors que l’essence même du statut de collaborateur(trice) libéral(e) est de permettre le développement d’une clientèle personnelle, de nombreux(ses) collaborateurs(trices) ne sont pas en mesure de le faire, les Cabinets exigeant que le(la) collaborateur(trice) libéral(e) consacre la totalité de son temps à celui-ci.

Je souhaite ainsi me battre aux côtés des collaborateurs(trices) pour que les Cabinets ne respectant pas les règles de la collaboration libérale comprennent qu’ils ne peuvent pas s’en affranchir librement.

Les collaborateurs(trices) qui sollicitent l’assistance de SOS COLLABORATEURS ont l’envie et le courage de faire valoir leurs droits auprès du Cabinet au sein duquel ils exercent et de ne pas tout accepter pour conserver leur collaboration. C’est important pour moi de les soutenir, de les conseiller et de leur montrer qu’ils ne sont pas seuls.

C’est pour toutes ces raisons que j’ai intégré l’équipe de SOS COLLABORATEURS dont je suis fière de faire partie parce que le travail bénévole de cette commission et de ses membres poursuit un objectif louable : être aux côtés des collaborateurs(trices) pour répondre à leurs questions, les conseiller et les assister.

Peux-tu nous parler de ton experience au sein de l’équipe sos collab, des difficultés que tu as pu constater et qui t’ont choqué ?

Carole PAINBLANC : Depuis que j’interviens au sein de SOS Collaborateur j’ai été amené à constater le mal être pour ne pas dire la souffrance de certains de nos Confrères qui pourtant ne renonçait pas à leur contrat de collaboration.

J’ai noté que ce mal être s’installe progressivement et parmi les collaborateurs que j’ai assisté j’ai senti chez eux un grand dévouement pour leur cabinet. Le collaborateur cherche à bien faire, à répondre aux attentes de son cabinet, à tenir quoiqu’il arrive.

Cette difficulté d’exercice de certains collaborateurs a des causes différentes. Elle peut avoir pour origine une trop forte pression imposée sans encadrement à un Confrère qui vient de prêter serment, une charge de travail trop importante qu’aucun avocat aussi zélé ou expérimenté soit-il ne pourrait assumer ou encore une insécurité financière dû à des retards dans le paiement des rétrocessions d’honoraires alors qu’en parallèle les charges tant professionnelles que personnelles elles courent sans que le collaborateur ne puisse y faire face.

Quelle qu’en soit l’origine et notamment dans les trois cas précis auxquels je pense l’issue a été à chaque fois la même, un Confrère qui finit par craquer et tomber malade. Et lorsque ces collaborateurs littéralement « à bout » se sont retrouvés en arrêt maladie, ils étaient dans la culpabilité de ne plus être disponible pour leur cabinet. Cette culpabilité était même entretenue par leur cabinet qui n’hésite pas à continuer de téléphoner, d’adresser des messages ou mails au collaborateur en expliquant combien il met le cabinet en difficulté.

A aucun moment et dans aucun de ces exemples, il n’a été demandé des nouvelles de son état de santé au Confrère quand il ne lui est pas expliqué que son « manque de fiabilité » compromet son avenir au sein du cabinet…

Ces Confrères envisagent de quitter notre profession car ils ont le sentiment à tort que c’est ainsi que cela se passe dans tous les cabinets. C’est là où l’un de nos rôles à SOS Collaborateur est d’être à leur écoute mais aussi de leur expliquer que notre profession est nombreuse, diverse et que l’on peut s’y épanouir y compris en contrat de collaboration.

Dans ces exemples, il ressortait des échanges qui m’ont été transmis qu’à aucun moment les cabinets concernés ne se remettent en question quant à leur management, leur manière de procéder. Il y a une tendance à considérer que si le collaborateur a craqué, c’est qu’il n’est pas compétent, pas résistant alors même que lorsqu’il était totalement dévoué et disponible pour le cabinet leur mérite et la qualité de leur travail étaient mis en avant pour leur en demander toujours un peu plus…

Dans ces situations tout le monde est perdant, le collaborateur épuisé qui en arrive à tomber malade, perdre ses repères et confiance en lui et en la profession, le cabinet qui se prive d’un Confrère de qualité, dévoué au service de ses clients.

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