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Les candidats au bâtonnat à l’épreuve des jeunes avocats – Affiches parisiennes, 22 novembre 2016

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Dans le cadre des élections au bâtonnat, organisées récemment, l’UJA de Paris a réuni les candidats pour un « Grand débat » dans la salle des Criées du palais de justice. L’occasion pour eux de défendre leur projet à l’aune des difficultés traversées actuellement par les jeunes avocats.

«Nous sommes à la croisée des chemins, entre un exercice traditionnel, qui petit à petit s’éteint peut-être, et un exercice nouveau à construire », a introduit sans détours Thomas Charat, président de l’UJA de Paris, lors du « Grand débat des candidats au bâtonnat » organisé récemment dans la salle des Criées du palais de justice. Les jeunes étant bien placés pour assurer la transition entre ces deux mondes, mais confrontés à un exercice en pleine mutation, les candidats ont, tour à tour, usé de leurs meilleures armes pour les convaincre, à l’aune des questions posées par l’UJA.

Même les limites temporelles, dont Frédéric Perrin, trésorier de l’UJA, s’est fait le gardien pour la soirée, n’ont réussi à entamer la motivation et l’humour des candidats. De la Collaboration à la formation, en passant par l’entrepreneuriat ou encore les legaltechs, les sujets phare de la course au bâtonnat ont été passés au crible.

L’EFB en question

Alix Mommeja et Antonin Péchard, coresponsables de la commission formation de l’UJA, n’ont pas manqué d’interroger les candidats sur la pérennité des équipes et des enseignements à l’EFB. « Je ne pense pas que l’opérationnalité des équipes soit en cause mais qu’il y a un problème de gouvernance à l’EFB », a d’abord soutenu Jean-Louis Bessis, arguant que les changements opérés par le bâtonnier avaient mis « la pagaille à l’EFB ».

Nathalie Roret a souligné de son côté l’importance de créer une « formation des formateurs », afin d’améliorer l’enseignement, à l’image du travail réalisé par l’École de la défense pénale. Dans le même sens, Élisabeth Cauly a estimé que la transmission du savoir devait être améliorée, et préconise la mise en place d’ateliers déontologiques, ainsi qu’une meilleure transmission de ce qu’est la stratégie, tant dans le conseil que pour l’action judiciaire.

De façon plus radicale, Marie-Aimée Peyron a affiché sa volonté d’auditer l’administration et l’enseignement à l’EFB. « Il n’est pas possible de changer systématiquement de direction à chaque bâtonnier », a-t-elle poursuivi, ajoutant qu’il fallait que l’examen soit organisé par la profession, afin de veiller aux aptitudes professionnelles et au flux des avocats formés.

Carbon de Seze est également partisan d’un audit, qu’il voit accompagné d’une « concertation large » afin, par exemple, de doter les stagiaires d’un statut durant le second semestre, en attente de leur prestation de serment. « Je ne pense pas que la fonction du bâtonnier de Paris soit la garantie de la pérennité du système qui a atteint ses limites » a-t-il ajouté, rejoignant un avis partagé par la majorité des candidats.

La défense de la parité

L’égalité homme-femme, autre sujet fort de la campagne, a également fait l’objet d’une attention particulière lors des débats. Marine Duponcheel, responsable de la commission Égalité professionnelle et question sociétales de l’UJA, a d’abord rappelé que le Défenseur des droits avait considéré le 25 novembre 2015 que la rupture d’un contrat de collaboration 12 jours après le retour de congé d’une collaboratrice et après cinq ans d’activité était discriminatoire.

Or, depuis la saisie du bâtonnier et du Conseil de l’Ordre il y a moins d’un an, rien n’a encore été fait. Les candidats se sont donc tous accordés pour dénoncer ces pratiques et prêter une oreille attentive aux décisions du Défenseur des droits.

Marine Duponcheel a ensuite spécifié que les écarts de rémunération entre hommes et femmes sont de l’ordre de 40 %, ou encore que les femmes sont plus souvent collaboratrices qu’associées (70 % des femmes étant collaboratrices contre 30 % chez les hommes, et inversement pour les associés).

Basile Ader souhaite en ce sens mener une « politique volontariste », et prévoit avec Marie-Aimée Peyron la mise en place d’un « référent égalité » à l’Ordre, ainsi que l’avancement des indemnités de congé maternité afin d’éviter que les cabinets ne soient tentés de licencier.

Olivier Cousi a exprimé son désir de mettre en place une commission qui fera du mentorat, « de la formation des cabinets comme des femmes collaboratrices senior », et a promis de poursuivre sa campagne pour une intégration toujours croissante de femmes au sein de son cabinet.

Jean-Louis Bessis a quant à lui plaidé pour que l’Ordre fixe un objectif de 40 % d’associés femmes, tout en alertant l’assistance sur les effets pervers que pourrait avoir une telle mesure. « Pour se conformer au prétendu objectif, les cabinets pourraient être tentés de proposer des associations au rabais, tant au plan de la rémunération que de la gouvernance du cabinet » a-t-il illustré.

Carbon de Seze a rejoint son confrère, estimant que sans pouvoir coercitif, l’Ordre ne pouvait intervenir efficacement en la matière. « On peut émettre des souhaits, mais le bâtonnier n’a pas la compétence morale ou juridique pour les amener à le penser », a-t-il expliqué, précisant qu’il serait difficile de changer les mentalités d’un Ordre aux effectifs nombreux et vieux de plus de 800 ans.

Des propositions de collaboration insuffisantes

L’UJA s’est également penché, sur la problématique des débouchés pour les futurs membres du barreau, 35 % d’élèves-avocats de l’EFB ne trouvant pas de collaboration. Élisabeth Cauchy a plaidé pour une vision plus « lucide et réaliste », estimant comme les autres candidats que la voie de la collaboration qualifiante ne suffirait à apporter « les ouvertures et les marchés pour les jeunes avocats ».

Elizabeth Oster a appuyé sa consœur tout en remettant en question plus largement l’exercice du droit en France. « L’avocat se trouve cerné de tous les côtés par d’autres professionnels, dont les experts-comptables qui ont vu leur périmètre du droit élargi par la loi Macron sans protestation significative de la profession » a-t-elle lancé, taclant au passage les legaltechs qui enfreindraient la loi du 31 décembre 1971 réglementant les activités juridiques. « Ramenons l’avocat au cœur de l’exercice du droit » a-t-elle clamé, afin de lutter contre « l’uberisation du droit » et la menace qu’elle fait peser sur la profession.

Si les candidats ont pour la plupart assuré engager un bâtonnat de rupture vis-à-vis de leurs prédécesseurs, les deux années s’annoncent d’ores et déjà mouvementées, tant les bouleversements affectant le monde du droit se feront prégnants. Quoi qu’il en soit, rendez-vous les 29 novembre et 1er décembre prochains, dates auxquelles les quelque 28 000 avocats parisiens seront appelés à désigner leur futur bâtonnier.

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